Bien écouter pour mieux danser

 

   

      Cette rubrique met l'accent sur l'importance de l'écoute de la musique pour son interprétation dans la danse.

 

     Son contenu reflète, dans les pages présentées, l'état actuel de notre réflexion sur les questions musicales en liaison avec la danse. Il est possible que cette réflexion évolue et nous amène à remanier l'une ou l'autre de ces pages, en particulier du point de vue de la présentation des idées qui y sont développées (Dernière modification le 7 juillet 2015).

 

 

     Utilisant des notions musicales assez simples, nous avons voulu présenter ici quelques indications qui pourront inciter les danseurs ayant déjà une certaine expérience du Tango à une écoute plus fine et plus consciente de la musique entendue et, en conséquence, à une interprétation plus en accord avec la musique propre à chaque tango. Pour peu que les notions musicales données sur cette page soient assez clairement définies, les non-musiciens pourront saisir aisément les observations présentées et -nous l’espérons- en tirer profit.

     D'un autre côté, les musiciens pourront sans doute relever des inexactitudes et/ou des incohérences dans le propos. Qu'ils veuillent bien, en utilisant la page Contact, nous les signaler, de manière que nous puissions y remédier.


    Chacun pourra approfondir les questions abordées dans ces pages et compléter les observations fournies en se reportant à différents sites de référence -dont quelques-uns seront cités au passage- et en suivant les indications données par les enseignants dans leurs cours et par différents maestros dans les stages et ateliers dédiés qu'ils proposent.

 

     C'est ainsi que les séquences "Musicalité" des ateliers proposés par l'association permettent aussi d'expliciter, de manière progressive, ces notions musicales et de les appliquer dans la pratique de la danse.


 


Vous avez dit "Musicalité" ? 

 

      Depuis quelques années, de plus en plus de maestros-enseignants proposent dans leurs stages des sessions sous l'intitulé "Musicalité". Il n’en reste pas moins que la Musicalité apparaît, aux yeux de certains danseurs, comme une discipline à part (*), quelque peu facultative. Reconnaissons néanmoins que de nombreuses associations aussi lui donnent maintenant une large place dans leurs cours. On citera, parmi bien d'autres, les cours et ateliers de l'association parisienne Mephisto Tango, sans oublier, bien sûr, les ateliers d'écoute musicale active proposés par Eric Schmitt et Marie-Pierre Gabis à Caminito Tango ou encore les ateliers "Musique et Danse", fort bien construits, d'Anita Praz et Claudia Petit.

 

(*) Pour autant que ce soit même une discipline, qui serait à enseigner comme par exemple les mathématiques ou les sciences économiques. Pour moi, la Musicalité, c'est avant tout une qualité de la danse, telle que chacun l'exécute. La question à se poser est : ma danse est-elle musicale ou non ? C'est-à-dire est-elle en harmonie avec la musique ? en respecte-t-elle le mouvement, le rythme, le phrasé ? en traduit-elle le caractère, les nuances ?

La Musicalité de la danse repose sur la capacité des danseurs à accueillir l'émotion suscitée par la musique et à l'intégrer dans leur corps, pour la vivre dans leurs mouvements et déplacements, cette émotion étant bien sûr à partager entre partenaires.

Cette faculté, certains l'ont de manière spontanée, intuitive, innée, sans être forcément "musiciens" (en réalité, ils le sont, naturellement...). D'autres ont besoin de s'exercer à l'écoute de la musique pour l'acquérir et la développer.

 

 

      Quoi qu'il en soit, on peut dire que, dans l'apprentissage et dans la pratique du Tango, tout est Musicalité, si l'on considère que la Musicalité consiste simplement (mais ce n'est peut-être pas si simple !) à apprendre à accorder au mieux sa danse avec la musique.

 

      Sans craindre la lapalissade, on peut dire que, sans musique, pas de danse !! C’est peut-être plus vrai pour le Tango que pour d'autres danses, car dans le Tango, où il n'y a pas de modèle rythmique fixe, il s’agit essentiellement d’interpréter corporellement toutes les subtilités de la musique et de faire partager cette interprétation à sa danseuse : non seulement traduire dans la danse le tempo et ses changements éventuels, le rythme et ses variations, le dessin des mélodies, mais aussi -ce qui est essentiel- la couleur sonore, les nuances, les accents, les respirations, en un mot tout ce qui fait l’expressivité de la musique.

 

      D'ailleurs, si les compositeurs de tangos et les orchestres qui les interprètent se sont donné la peine de conférer à leur musique tout cet ensemble de caractères, il serait dommage que les danseurs n’aient pas eux-mêmes aussi à cœur de les traduire.

 

      La Musicalité serait alors aussi l'entraînement à l’écoute de la musique et à sa traduction dans la danse. Etre dans la musique suppose une écoute attentive, sensible, à la fois réceptive et active, de celle-ci.

 

      Est-il utile de rappeler que le Tango se danse en exécutant certains mouvements et déplacements, essentiellement

  • des pas (avant, arrière, côté, rassemblés, croisés, etc.) et des rebonds variés, combinés dans la marche ;

et

  • des changements de direction, principalement par pivotsenchaînés avec les pas et les rebonds dans des séquences qu'il est convenu d'appeler des "figures" ?

     Il convient de voir comment il est possible, au cours de l’exécution d’un tango, de réaliser ces mouvements et déplacements à bon escient, c’est-à-dire en tenant véritablement compte de la musique que nous entendons.

 

      Certes, dans leurs cours, les enseignants montrent en général fort bien comment exécuter ces déplacements dans la marche, dans les séquences et dans leurs enchaînements, sur différents rythmes. Ce sont des éléments importants de l'interprétation de la musique. Mais il peut être intéressant, dans un premier temps, de replacer ces éléments dans un cadre plus large et, pour cela, voir comment sont construits les tangos.

     Toutes les indications développées pourront aider les danseurs/danseuses à accorder les séquences avec celles de la musique- à organiser leur danse, à en dessiner les grands traits.

 

 

(à suivre : La mesure, les temps forts, les temps faibles, le tempo)