Textes pêle-mêle 

 

 

    Dans cette rubrique, nous présentons, sous la forme de fiches, quelques textes de tangos, valses et milongas, aussi de poèmes, accompagnés chacun d'une traduction en français.

 

     Les textes présentés ont été recueillis essentiellement à partir des sites : 

Todotango, PasionTangoHermanotango et Letras de Tango

     Pour la plupart des morceaux, nous donnons une illustration audio/vidéo, empruntée à YouTube.

 


     Sauf indication contraire, les traductions sont de © F. Benoist (reproduction autorisée avec mentions du traducteur et de la source). 

     Dans ces traductions, il traîne certainement des maladresses, peut-être aussi des contresens ! Aussi toutes les suggestions d'amélioration sont-elles les bienvenues... Utiliser à cette fin la page contact de ce site. 

 

     Ces textes ont été sélectionnés par divers cheminements. 

  

     Des textes de tangos, valses et milongas, de qualité littéraire variée (on en jugera...), nous sont d'abord apparus au hasard de nos promenades dans le répertoire,

  • déambulations en rêve dans les faubourgs de Buenos Aires, à la recherche de l'âme du Tango (ex : Adiós, arrabal, texte de Carlos Cesar Lenzi de1930, Tres esquinas - texte d'Enrique Cadícamo de 1941) et de la Milonga (ex. Silueta porteña - texte d'Orlando D'Aniello et Ernesto Noli de 1936),

au détour desquels nous rencontrons, amoureux abandonnés, amantes trahies, caïds et mauvais garçons, riches bourgeois, filles de "mauvaise vie", grisettes...

 

et aussi

  • vagabondages dans des jardins ou sur des sentiers où, comme métaphores de la Femme, nous rencontrons papillons ou fleurs - c'est selon... - , les fleurs, épanouies ou fanées, étant aussi témoins ou symboles d'amours heureuses ou malheureuses... La liste est longue... Ainsi, des fleurs, on en voit s'ouvrir à profusion dans des textes comme le beau texte qu'a écrit Homero Manzi pour la canción intitulée Mañanera.

 

     Et ce sont aussi des oiseaux de toutes sortes que nous avons entendu chanter dans la campagne du Tango, ou vu virevolter dans son ciel : el hornerola calandria et la torcaza de la valse Barreras de amor, mais aussi la voz de alondra de Malenajusqu'aux surnoms de Gardel (El Zorzal criollo), d'Ángel Vargas (El Ruiseñor de Buenos Aires), de Francisco Canaro (Pirincho), sans oublier El Caburéqui hante les milongas !

   

     Un thème relativement fréquent dans les textes de tangos est celui de la jalousie (plus particulièrement celui de la rivalité entre deux hommes pour l'amour d'une même femme).      Outre que la jalousie puisse être considérée comme inhérente à la nature humaine, cet affect a dû trouver un terrain favorable pour se manifester largement parmi la population masculine des faubourgs de Buenos Aires, du fait que, suite à l'immigration massive dans la seconde moitié du XIXème siècle et au début du XXème, les hommes étaient bien plus nombreux que les femmes. Ils avaient parfois à se battre pour la possession de celles-ci.

     Nombreux sont ainsi les textes qui relatent des destins malheureux où la rivalité jalouse s'invite, comme par exemple dans La Pulpera de Santa Lucía (texte d'Héctor Blomberg de 1929), ou même les textes qui dépeignent des circonstances tragiques, lorsque la jalousie mène au drame, comme  par exemple dans Silbando (texte de José González Castillo de 1925) ou encore dans Duelo criollo (texte de Lito Bayardo de 1928) (Voir les textes et leur traduction par Fabrice Hatem).

     Dans certains cas, la rivalité amoureuse peut même se faire jour entre frères, par exemple dans les textes des tangos Llevátelo todo (texte de Rodolfo Sciammarella de 1928) et Reconciliémonos (interprété par  et dans celui du tango Celos, non pas le célèbre Jalousie de Jacob Gade (quelle qu'en soit la version chantée), mais le texte de Luis Rubistein du tango homonyme, dont la musique est due à Arturo Bernstein ("El Alemán"), tango composé en 1912 (voir texte et traduction).

Dans Llevátelo todo et Celos, eu égard au lien qui les unit, le jaloux en appelle à la loyauté de son rival...

 

     On verra aussi que les personnages de la littérature romanesque française des XVIII et XIXèmes siècles ont souvent inspiré les poètes et les auteurs de paroles de tangos (ils étaient nourris de culture française comme beaucoup d'Argentins à cette époque, et aussi depuis...), allant, pour n'en citer que quelques-uns, de José González Castillo (avec Griseta en 1924) jusqu'à José Rótulo (avec Mimí Pinsón en 1947)en passant par Enrique Cadícamo (avec Ensueños vers 1928), Claudio Frollo (avec Escúchame Manón vers 1933) et Julio Jorge Nelson (avec Margarita Gauthier en 1943).

 

   

     Nous sommes encore tombés sur d'autres textes, de fil en aiguille, par associations d'idées sur les titres ou sur les thèmes traités, ou encore dans des recherches par auteur ou dans le répertoire d'un chanteur ou d'un autre..Ainsi, parmi les textes présentés, on découvrira bien d'autres thèmes d'inspiration...

 

 

Les tangos-canciones

 

     Il est certain que, parmi les textes de tangos, il en est qui mériteraient l'appellation de "lamentations de cocus(1), dont Jorge Luis Borges, très critique, qualifiait les tangos sentimentaux de la grande époque des tangos-canciones (les années 1915-1935 - voir le site Le temps d'un tango -  © Roland Vin 2011). 

     Si l'auteur de Fictions visait particulièrement des textes tels que ceux écrits par le grand auteur Pascual Contursi (1888 - 1932) et chantés par Carlos Gardel (textes dont le plus emblématique est sans doute Mi noche triste (2)), son dénigrement nous semble en l'occurrence passablement injuste : "lamentations de cocus" peut-être pour certains textes, mais parfois non sans valeur littéraire !

 

(1) rapporté par Jean-Pierre Bernés (ami et traducteur de l'écrivain) dans « J. L. Borges, la vie commence… » (collection "Styles" au Cherche Midi).
(2) Mi noche triste passe pour être le premier tango chanté. Pascual Contursi en a écrit le texte à Montevideo en 1915. La musique est, à l’origine, celle d’un tango intitulé Lita, écrit par Samuel Castriota (il était courant, à l’époque, d'écrire des paroles sur une musique existante)Carlos Gardel a chanté ce tango d'abord entre amis en Uruguay. Plus tard, mettant en péril sa carrière artistique (?), il l’a donné pour la première fois sur scène au Teatro Esmeralda (aujourd'hui le Teatro Maipo) en 1917 (Eléments recueillis sur le site Planet-Tango). 

On en trouvera une traduction sur le site de Fabrice Hatem ou sur le site de Franco-semailles, par Cécile Guivarch.

 

 

 

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