Barreras de amor

Valse de 1936

Musique d'Antonio Sureda – Paroles de Gerónimo (ou Jerónimo) Sureda.

 

 

 

Interprétations en 1936 :

 

  • Trio Antonio Sureda, avec Eduardo Márquez
  • Roberto Firpo, avec Carlos A. Varela.

 

Barreras de amor

 

En aquel pobre señalero de madera

que el viejo tata construyó con un vagón

 

vivió la linda virgencita de los campos
era morocha, muy tostada por el sol.
Era la buena madrecita de la casa
porque muy sola desde chica se quedó

y ya sabía cumplir bien con los que haceres
porque mirando a las aves aprendió.

La llamó el hornero en las mañanas

 

y el ritmo chirriante de su canto
para ella era igual como una diana,

no bien el claro sol asomaba por los campos.

Le enseño la calandria (3) un lindo trino

la torcaza a ser buena y generosa

y soñó con un mundo de esperanzas

sin fin, 

porque miraba volar las mariposas.

Él era un joven maquinista que guiaba
el tren primero que cruzaba esa región
y que a su paso pedía vía libre
a la morocha que apresó su corazón.
Y aquella linda virgencita de los campos
en la barrera con cariño lo esperó
y aunque al pasar le brindaba una sonrisa
con las señales decía le que no.

Ese idilio amoroso quedó trunco
porque un día al chocar el mañanero

 

dio su vida aquel bravo maquinista, 

y con él 

los dulces sueños de amor también se fueron.

Ya no hay nadie en el viejo señalero
la calandria no alegra con su canto,

 

es inútil que llame el hornero,

 

se fue la linda flor

que adornaba aquellos campos.

 

 

 

Barrières d'amour

 

Dans cette pauvre cabine de bois,

que son vieux papa a construite avec un wagon,

a vécu la jolie petite madone des champs

elle était brune, bien dorée de soleil.

C'était la bonne petite mère de la maison

vu que, depuis petite fille, elle était restée toute seule,

elle s’y entendait pour remplir les tâches :

elle avait appris en regardant les oiseaux.

 

 

Il lui lançait son appel tous les matins, le fournier (1)

et la modulation stridulante de son chant

sonnait pour elle comme une diane (2),

à peine le clair soleil avait-il point sur la campagne.

La calandre (3) lui a enseigné un joli trille

et la palombe, à être bonne et généreuse ;

elle a rêvé d'un monde d'espoir

sans fin, 

car elle regardait voler les papillons.

 

Lui, c’était un jeune mécanicien qui conduisait

le premier train à sillonner la région

et qui, pour passer, demandait la voie libre  

à la brune qui lui a pris le cœur.

Et cette jolie petite madone des champs,

de tout son coeur, l’a attendu à la barrière

et, tout en lui offrant un sourire au passage,

par ses signes, elle lui disait que non.

 

Cette histoire d'amour s'est trouvée brisée

parce qu'un jour, en une collision au petit matin,

il a donné sa vie, notre vaillant mécanicien, 

et, avec lui, 

sont aussi partis les doux rêves d'amour.

 

Il n'y a plus personne dans l’ancienne cabine ;

la calandre ne fait plus entendre son chant joyeux ;

pas la peine qu'il lui lance son appel, le fournier,

elle s’en est allée, la jolie fleur

qui ornait ces champs. 

 

 

Traduction François Benoist ©

 

(1) Le fournier roux (Furnarius rufus) est un des symboles nationaux de l'Argentine, de même que le ceibo (l'Erythrine crête de coq ou Arbre corail), en a été décrété fleur nationale, en 1942.

 

 

 

 

(Une lectrice, Chantal P. me signale -je l'en remercie- que el hornero est aussi l'homme du four, ou du fourneau, et pourrait désigner le chauffeur d'une locomotive ! On peut alors se demander si l'auteur n'a pas voulu, en clin d’œil dans ce contexte aviaire et ferroviaire, jouer sur cette homonymie. Le chant de l'hornero serait alors à mettre en parallèle avec le sifflet de la loco !!)

(2) La diane : sonnerie de clairon ou de trompette exécutée au point du jour pour réveiller les soldats.

(3) L’alouette calandre (Melanocorypha calandra).

Un "pobre señalero de madera"

 

     Voici la version du Trio Antonio Sureda :

 

 

 

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