Margarita Gauthier

Tango de 1943

Texte de Julio Jorge Nelson - Musique de Joaquín Mora.

 
Au catalogue des enregistrements de ce tango, on trouve entre autres ceux

 

  • de Miguel Caló, avec Raúl Berón en 1942,     
  • d’Aníbal Troilo, avec Francisco Fiorentino en 1943,
  • d’Osmar Maderna, avec Pedro Dátila en 1947,
  • d'Armando Pontier, avec Roberto Florio,
  • de Manuel Sucher, avec Armando Laborde,
  • de Roberto Caló, avec Alberto Santillán en 1951,
  • d'Alberto Mancione, avec Ángel Varela en 1952,
  • d’Héctor María Artola, 
  • d’Horacio Salgán, avec Roberto Goyeneche en 1953,
  • de l’Orquesta Simbolo Osmar Maderna, dirigée par Aquiles Roggero en 1957
  • ou encore ceux du Sexteto Tango et du Sexteto Mayor 
  • et celui de Leopoldo Federico (album Sentimental y tanguero sorti en 1998),
  • Chanté aussi par Alberto Gómez.

 

Marie Duplessis

Le destin tragique de Marguerite Gautier, héroïne de La Dame aux Camélias (1848) d’Alexandre Dumas fils (elle sera aussi en 1853 la Violetta de La Traviata de Verdi) a inspiré l'auteur du texte de ce tango. 

     

En tant qu'habitant de l'Orne, il me plaît de rappeler que la célèbre courtisane Marie Duplessis (nom d'état-civil : Alphonsine Rose Plessis) qui a servi de modèle à Alexandre Dumas fils (elle fut un temps sa maîtresse), est née dans notre département, à Nonant-le-Pin, en 1824.

Marie Duplessis, "le feu follet du demi-monde parisien", s'est éteinte à l'âge de 23 ans.

         Marie Duplessis

 

     Voici comment Alexandre Dumas fils la décrit :

"Elle était grande, très mince, noire de cheveux, rose et blanche de visage. Elle avait la tête petite, de longs yeux d'émail comme une japonaise, mais vifs et fins, les lèvres du rouge des cerises, les dents les plus belles du monde, on eut dit une figurine de Saxe."

 

Margarita Gauthier

 

Hoy te evoco emocionado, mi divina Margarita.
Hoy te añoro en mis recuerdos, ¡oh, mi dulce inspiración!
Soy tu Armando (1), el que te clama, mi sedosa muñequita,
El que te llora... el que reza, embargado de emoción.
El idilio que se ha roto me ha robado paz y calma.
Y la muerte ha profanado la virtud de nuestro  amor.
¡Para qué quiero la vida!... si mi alma destrozada
Sufre una angustia suprema... vive este cruento dolor.

Hoy de hinojos en la tumba donde descansa tu cuerpo
He brindado el homenaje que tu alma suspiró;
He llevado el ramillete de camelias ya marchitas,
Que aquel día me ofreciste como emblema de tu amor.
Al ponerlas junto al lecho donde dormías tranquila,
Una lágrima muy tierna de mis ojos descendió
Y rezando por tu alma, mi divina Margarita,

 

Un sollozo entrecortado en mi pecho se anidó.

Nunca olvido aquella noche que besándome en la boca

Una camelia muy frágil de tu pecho se cayó;

La tomaste tristemente, la besaste como loca
Y entre aquellos pobres pétalos, una mancha apareció.
¡Era sangre que vertías! ¡Oh, mi pobre Margarita!
Eran signos de agonía... eran huellas de tu mal
Y te fuiste lentamente, vida mía, muñequita,

Pues la Parca te llamaba con su sorna tan fatal.

 

(1) Il s'agit bien entendu d'Armand Duval, l'amant de Marguerite Gautier.

Marguerite Gautier

 

Aujourd'hui, je t’évoque avec émotion, ma divine Marguerite.

 Aujourd'hui, je me languis de toi du fond de ma mémoire, oh, ma douce inspiration !

Je suis ton Armand, celui qui crie vers toi, ma petite poupée de soie,

celui qui te pleure... celui qui prie, submergé par l'émotion.

En se brisant, notre idylle m’a volé paix et calme.

 Et la mort n’a pas respecté la force de notre amour.

À quoi bon aimer la vie ! ... si mon âme brisée

souffre une suprême angoisse ... et vit cette sanglante douleur.

 

Aujourd'hui, à genoux sur la tombe où repose ton corps,

j’ai déposé l'hommage auquel ton âme aspirait ;

j'ai apporté le bouquet de camélias déjà fanés,

que, ce jour-là, tu m’avais offert en signe de ton amour.

En les posant près du lit où tu dormais tranquille

une larme très tendre est tombée de mes yeux

et, comme je priais pour ton âme, ma divine Marguerite,

un sanglot étouffé s’est logé dans ma poitrine.

 

Je n'oublierai jamais cette nuit où, alors que tu baisais ma bouche,

un très fragile camélia est tombé de ta poitrine ;

tu l’as pris tristement et, comme folle, tu l’as baisé.

Et, parmi ces pauvres pétales, une tache est apparue.

C’était du sang que tu versais ! Oh, ma pauvre Marguerite !

C’étaient des signes d’agonie ... c’étaient les traces de ton mal ;

et tu t’en es allée lentement, mon coeur, ma petite poupée,

car la Parque t’appelait de son sarcasme combien fatal.

 


 

 La tombe d'Alphonsine Plessis au Cimetière Montmartre

 

   

 

 

     On écoutera d'abord la version Miguel Caló - Raúl Berón de 1942.

 

 

     - et celle d’Aníbal Troilo - Francisco Fiorentino de 1943 :

 

(Ces deux vidéos donnent la traduction en anglais des paroles par Paul Bottomer ©)

 

     - ainsi que -pourquoi pas ?- cette version, jouée en 2009 par le Trio de Tango de Franco Luciani (harmonica, piano et guitare).

 

 

 

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