En 1933, pour Enrique Telémaco Susini, réalisateur du film Los Tres Berretines, le Fútbol était, avec le Tango et le Cine, une des trois passions typiquement portègnes.
Fútbol et Tango font bon ménage. Sur le sujet, on lira l’ouvrage de Jean-Luc Thomas Footango, les muscles du Tango (Editions Atlantica - 2002).
Sur la fiche de lecture : "Toujours, le tango a raconté l’histoire des porteños, les amours malheureuses, l’ami perdu et retrouvé..., mais aussi les courses de chevaux, la vérité du ring et par-dessus tout, le ballon rond, vecteur de toutes les passions. Lire la suite...
Dans son son article publié dans le numéro 24 de la revue ToutTango - juillet - septembre 2010, Jean-Luc Thomas, à propos du Fútbol et du Tango, n'hésite pas à parler de vices...
De la proximité entre ces deux passions, témoignent nombre de tangos, entre autres les grands classiques :
et aussi
et plus récemment :
et
Aux trois passions (Fútbol, Tango et Cine), qui animent les membres de la famille dans le film d'Enrique T. Susini, on peut ajouter un autre "dada" le Turf, auquel les Argentins se sont adonnés de tout temps.
Les musiciens et chanteurs de tango eux-mêmes n'y échappaient pas... Ainsi, Carlos Gardel faisait courir ses chevaux... Ne raconte t'on pas aussi, entre autres anecdotes, que, du temps où il était chez D'Arienzo (1935-1938), Rodolfo Biagi se faisait remplacer au piano le dimanche pour aller parier aux courses ?
D'ailleurs, bien des tangos témoignent de cette passion-là, depuis
jusqu'à :
Vidéo extraite du film Tango Bar, tourné en 1935 dans les studios de la Paramount aux Etats-Unis ; y ont été ajoutées des images de l'hippodrome de Palermo, où l'on voit le célèbre jockey Ireneo Leguisamo sur Yatasto. C’est la plus célèbre "vidéo" de Carlos Gardel, un des premiers "clips" de l'histoire musicale.
Un détail curieux : le nom qu’on lit sur la bouée, Gneisenau, est celui d'un cuirassé allemand, lancé cette année-là ! Avec son compère Tito Lusiardo, que diable allaient-ils faire dans cette galère ?
Entre les deux, on citera :
Et puis, associant, le dimanche, les paris aux courses et les jeux de cartes, tels que le monte criollo, on pourra citer :
Une parenthèse sur le jeu du monte criollo, bien décrit dans le tango canción de 1935 portant ce titre (musique de Francisco Pracánico et texte d’Homero Manzi).
Ce tango, Azucena Maizani le chante dans le film éponyme de 1935. Sur cette vidéo, entre 0:00 et 1:50, un des enregistrements d'Azucena Maizani, ici accompagnée au piano :
Revenons aux courses de chevaux avec le tango El recodo du début des années '40 (Paroles d’Armando Tagini - Musique d’Alejandro Junnissi), dont le texte joue sur la métaphore du virage du champ de courses pour le tournant du destin.
Voici une des versions de Carlos Di Sarli, celle de 1941, postée par Paul Bottomer sur sa page Facebook, où il souligne justement que le terme Recodo, qui peut s'appliquer à toutes sortes de courbes, se rapporte ici à la passion nationale en Argentine (thème récurrent dans Tango) que sont les courses de chevaux ; sur cette vidéo, il en donne une jolie illustration.
Composé par F. B. © Juillet 2014
Actualisé décembre 2015