Un tropezón
Tango de 1927
Paroles de Luis Bayón Herrera - Musique de Raúl de los Hoyos.
Un tropezón
Por favor, lárgueme agente,
No me haga pasar vergüenza,
Yo soy un hombre decente
Se lo puedo garantir.
He tenido un mal momento
Al toparme a esa malvada,
Mas no pienso hacerle nada
¡Para qué! Ya se ha muerto para mí.
Un tropezón
cualquiera da en la vida
Y el corazón
aprende así a vivir.
De entre su barro la saqué un día
Y con amor la quise hasta mi alzar (1).
Pero bien dicen que la cabra al monte tira (2)
Y una vez más, razón tuvo el refrán.
Fui un gran otario para esos vivos
Pobres Donjuanes de cabaret,
Y un gran otario porque la quise
Como ellos nunca podrán querer.
Lléveme, nomás, agente,
Es mejor que no me largue,
No quiera Dios que me amargue
Recordando su traición.
Y olvidándome de todo
A mi corazón me entregue,
Y al volverla a ver me ciegue
Y ahí nomás...
¡Lléveme, será mejor!
(1) On trouve aussi "hasta mi altar" : "jusqu'à mon autel" ! Mais la partition elle-même porte "hasta mi alzar".
(2) “La cabra [siempre] tira al monte”
Proverbe espagnol, qui dit qu’il est difficile d’oublier son origine, que, finalement, on retourne toujours à l'endroit où on est né ou bien qu’on revient toujours à ce qu'on a appris dans son enfance.
Un faux pas
S'il vous plaît, relâchez-moi, monsieur l'agent
Ne me faites pas d'ennuis.
Je suis un homme honnête,
ça, je peux le garantir.
J’ai eu un moment malheureux
quand j’ai commis cette mauvaise action,
mais je ne pense rien lui faire.
À quoi bon ! Elle est déjà morte pour moi.
Tout faux pas
vous marque dans la vie,
et c’est comme ça
que le cœur apprend à vivre.
C’est de son caniveau que je l’ai tirée un jour
et par mon amour j’ai voulu l’élever.
Mais on dit bien que la chèvre retourne [toujours] à sa montagne (2)
et, encore une fois, le proverbe a eu raison.
J’ai été un grand naïf pour ces railleurs,
pauvres Don Juans de cabaret,
oui, un grand naïf de l’aimer
comme eux, ils ne pourront jamais aimer.
Emmenez-moi, tout simplement, monsieur l'agent,
vaut mieux ne pas me relâcher.
À Dieu ne plaise que je n'aie de l'aigreur
en me rappelant sa trahison ;
et, oubliant tout,
que je laisse aller mon cœur
et que je m’aveugle en la revoyant.
Et là, suffit...
Emmenez-moi, ça vaudra mieux !
(2) On trouve à ce proverbe un équivalent dans le dicton français : "Chassez le naturel, il revient au galop".
Traduction François Benoist ©
Voici la version Osvaldo Pugliese - Alfredo Belusi, de 1961 :