Abandono (Amarguras)
Tango de 1928/1937
Texte d’Homero Manzi - Musique de Pedro Maffia.
Ce tango, Julio De Caro l’a enregistré en version instrumentale en 1928, sous le titre Amarguras ("Tribulations"). Plus tard, quand Homero Manzi a eu écrit des paroles, le titre a été changé en Abandono.
Quelques enregistrements :
;
(*) Certains sites comme Planet Tango (Tango Lyrics in Spanish and English) et certaines vidéos sur YouTube, par erreur, indiquent ici Juan Carlos Casas comme chanteur ! En réalité, Juan Carlos Casas n'a enregistré chez Pedro Laurenz qu'à partir de mai 1938 ! Le site Musicargentina mentionne pour sa part Martín Podestá, qui, lui, n'a enregistré chez Pedro Laurenz qu'en 1941 (la milonga La vida es una milonga) et en 1942 (le tango Al verla pasar).
Abandono
Llega el viento del
recuerdo aquel
al rincón de mi abandono
y entre el polvo muerto del ayer,
también volvió tu querer.
Yo no sé si vivirás feliz
o si el mundo te ha vencido…
si viviendo sin querer vivir
buscás la paz de morir.
Duda de tu ausencia y
de mi culpa,
pena de tener que recordar.
Sueño del pasado que me acusa,
manos que no quieren perdonar.
Dolor amigo de estar con tu sombra,
remordimiento de saberte buena.
Dolor lejano de oír que te nombran
las voces muertas que se obstinan en volver.
Ya no sueño que
retornarás
al fracaso de mi vida
ni tampoco que en tu palpitar
tendría un afán para andar.
Sólo quiero que si estás también
en la cruz del
abandono,
sepas olvidarme en tu perdón…
Total, mirá lo que soy.
Pena de tu ausencia
sin retorno,
pena de saber que no vendrás.
Pena de escuchar en mi abandono,
voces que me acusan al llegar.
Dolor amigo de estar con tu sombra,
remordimiento de saberte buena.
Dolor lejano de oír que te nombran,
las voces muertas del ayer feliz.
Yo no sé si vivirás
feliz
o si el mundo te ha vencido…
si viviendo sin querer vivir
buscás la paz de morir.
L'abandon
Il vient le vent de ce souvenir
au recoin de mon abandon
et au milieu de la poussière morte d'hier,
il m’est aussi revenu ton amour.
Je ne sais pas si tu auras vécu heureuse
ou si le monde t’a vaincue...
si, vivant sans le goût de vivre,
tu cherches la paix de la mort.
Doute de ton absence et de ma faute,
peine d’avoir à se souvenir.
Rêve du passé qui m’accuse,
mains qui ne veulent pas pardonner.
Douleur amicale d’être avec ton ombre,
remords de te savoir bonne.
Douleur lointaine d'entendre qu’elles te nomment,
les voix mortes qui s’obstinent à revenir.
Je ne rêve déjà plus que tu reviendras
vers l'échec de ma vie
et d'aller au rythme de ton coeur,
je n'en aurais pas non plus grand désir.
Je veux juste, si tu es, toi aussi,
sur la croix de l'abandon,
que tu saches m’oublier en ton pardon ...
En fin de compte, regarde ce que je suis.
Peine de ton absence sans retour,
peine de savoir que tu ne viendras pas.
Peine d’écouter dans mon abandon,
des voix qui en viennent à m’accuser.
Douleur amicale d’être avec ton ombre,
remords de te savoir bonne.
Douleur lointaine d'entendre qu’elles te nomment,
les voix mortes d'un hier heureux.
Je ne sais pas si tu auras vécu heureuse
ou si le monde t’a vaincue...
si, vivant sans le goût de vivre,
tu cherches la paix de la mort.
Traduction François Benoist ©
Voici la version enregistrée en 1938 par Mercedes Simone, la Dama del Tango, avec le Trío formé par Sebastián Piana (au piano), Roberto Garza (au bandonéon) et Oscar Kohan (au violon).