Tango
Paroles de Carmelo Santiago - Musique de Carlos Marchisio.
Principales interprétations, en 1944 :
Héctor Mauré a aussi enregistré ce tango avec un autre orchestre, qui serait celui d'Héctor Varela, en 1955.
On trouve une traduction en anglais du texte de ce tango sur le site Letras de tango.
Amarras
Vago como sombra atormentada
Bajo el gris de la Recova
Yo también atado a mi pasado
Lloro aquellos días que jamás han de volver…
Sueño aquellos besos que jamás he de tener…
Aquellos besos que perdí
Vago sin fin por la Recova…
Busco valor… para partir…
Pero vivo atado a mi pasado
Nada me consuela en esta cruel desolación…
Sólo, voy marchando con mi pobre corazón…
Soy como mi lancha carbonera |
Les amarres
J’erre comme une ombre tourmentée sous la grisaille de la Recova (1), Je me regarde et je ne suis rien ... Je suis comme mon bateau charbonnier qui est resté au port ; il vit attaché au quai.
Moi aussi, attaché à mon passé, je suis un navire à l’ancre… Et je sens dans ma chair ses amarres,
comme des crochets... comme des griffes ...
Je pleure pour les jours qui ne reviendront jamais ...
Je rêve de baisers que je n'aurai jamais.
Je suis comme mon bateau charbonnier qui est resté au quai, Sans plus partir !
Ces baisers que j'ai perdus, quand j'ai réalisé qu'elle ne m'aimait pas, ce furent des tempêtes de douleur, comble de l'horreur ! Aujourd'hui, je ne suis rien.
Je sais seulement que j’ai souffert que je suis tombé et que j’ai roulé dans l'abîme de l’échec. Je sais seulement que ton adieu a été la raillerie de la douleur, elle me suit pas à pas !
Maintenant que je sais que tu ne reviendras pas, j'erre sans but au long de la Recova. Je cherche le courage… de partir ... de prendre le large, pour oublier mon obsession loin de toi... et pouvoir mourir !
Mais je vis attaché à mon passé ton souvenir m’enchaîne Le navire que je suis est à l’ancre.
Je sais que ce n'est qu’avec la mort Que cessera mon amertume Et que changera mon sort funeste.
J'erre avec l’épouvantable mélancolie d'une nuit grise et froide ... Et je me sens dans ma chair ses amarres Comme des crochets... comme des griffes...
Rien ne me réconforte dans cette cruelle désolation... Je vais, seul, avec mon pauvre cœur...
Je suis comme mon bateau charbonnier qui est resté à quai. Il ne part plus !
Traduction François Benoist © |
(1) La Recova fut le premier "centre commercial" de Buenos Aires. Construite en 1802-1803 en plein centre de la ville, elle abritait la Halle aux Viandes (La Recova de la Carne). Elle a été rasée en 1883, par ordre de Torcuato de Alvear, Intendente de la Ciudad. Parmi les grands travaux d'urbanisme qu'il a menés, le nouvel "Haussmann de Buenos Aires" réunissait ainsi la Plaza de La Victoria avec la Plaza del Fuerte, pour constituer la Plaza de Mayo.
(Sur l'histoire de cet extraordinaire édifice, lire l'article du site Arcón de Buenos Aires.)
Voici la version Juan D'Arienzo - Héctor Mauré (vidéo accompagnée, dans les notes, par le texte et sa traduction en anglais par Paul Bottomer ©).