Gitana rusa

"Tango europeo" de 1940/1942

Texte de Horacio Sanguinetti  - Musique de Saverio Sadán, reprise par Juan Sánchez Gorio.

 

Quelques enregistrements :

 

  • Ricardo Malerba, avec Orlando Medina en 1942
  • Osvaldo Fresedo, avec Oscar Serpa en 1942
  • Juan Sánchez Gorio

             - avec Luis Mendoza en 1952

             - avec Luis Mendoza en 1955

             - avec Marcelo Peña en 1963

         et aussi

             - avec Mercedes Serrano.

 

     Ce tango, intitulé à l'origine Tus Ojos, aurait été écrit en Ukraine en 1940 par un certain Saverio Sadán, violoniste juif, qui l’a dédié à sa belle-fille Celia à Buenos Aires, à l’occasion du mariage de celle-ci avec son fils Demetrio.

     C’est devenu le plus grand succès de l’orchestre dirigé par le bandonéoniste Juan Sánchez Gorio, qui s'en est approprié la paternité sous le titre Gitana rusa. 

     Horacio Basterra, qui à l'époque chantait sous le nom d'Horacio Sanguinetti en a écrit les paroles et  Juan Sánchez Gorio l’a enregistré notamment avec l’uruguayen Luis Mendoza au chant.

     Jusqu'au moment où Juan Carlos Cáceres (qui a épousé la fille de Demetrio) a retrouvé la partition originale, il n'y avait aucune raison de douter que c’était Sánchez Gorio qui avait composé ce tango, même si c'était sa seule composition de qualité qui avait passé l'épreuve du temps !

     Cette histoire est fort bien contée par Julio Nudler sur le site TodoTangoThe Jewish Gypsy.

      

Gitana rusa (*)

 

Pintó tus ojos
el azabache de una pena.
Gitana buena,
yo vi tus lágrimas de amor.

 

Caminos blancos,
fueron pañuelo de tu llanto
y acongojaron
tu corazón.

Gitana rusa,
no lo hallarás por las tabernas,
ni en las estepas,

ni en las calles del dolor.

 

Gitana triste,
serás más triste cuando sepas
que tu gitano

se arrojó una noche al Don...


Las balalaicas
buscaron música en tus trenzas,
y los cosacos
cantaron a tu soledad.

 

Tus ojos negros
estaban lejos de la vida
ya no querían
volver a amar.

 

 

Gitane russe

 

Le noir de jais d’un chagrin
a peint tes yeux.
Belle gitane,
j’ai vu tes larmes d’amour...

Les routes blanches,
ont été le mouchoir de tes pleurs

et t'ont laissé l'angoisse
au cœur.

Gitane russe,
tu ne le trouveras pas dans les tavernes,
ni dans les steppes,
ni dans les rues de la douleur…

Gitane triste,
tu seras encore plus triste quand tu sauras
que ton gitan
s’est jeté une nuit dans le Don.

Les balalaïkas
ont cherché la musique dans tes nattes,
et les cosaques
ont chanté ta solitude.

Tes yeux noirs
étaient loin de la vie
et ne voulaient
déjà plus aimer.

 

 (*) Rusa = russe peut aussi vouloir dire juive.

Traduction François Benoist ©

 

 

     On trouvera une autre traduction en français de ce texte par Michael Berthoud sur le site Chroniques de tango.

 

      Voici une des versions de Juan Sánchez Gorio :

 

 

 

     et celle de Ricardo Malerba, avec Orlando Medina (vidéo accompagnée, dans les notes, par le texte et sa traduction en anglais par Paul Bottomer ©).

 

 

 

 

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