Un placer (Caruso)
Valse sentimentale
Paroles de Juan Andrés Caruso
Musique de Vicente Romeo.
On a répertorié un grand nombre d'enregistrements de cette valse, parmi lesquels ceux de :
(Orquesta Típica Los Provincianos est le nom sous lequel le bandonéoniste
Ciriaco Ortiz enregistrait avec la Típica Victor principalement entre 1931 et
1933) ;
et aussi ceux de :
et encore ceux de :
et plus récemment :
(*) Les enregistrements donnés comme étant du Trio Pantango et de SeitkaliyeV
sont quasi identiques.
Certains de ces enregistrements sont uniquement instrumentaux, d'autres sont chantés mais avec des paroles qui peuvent différer d'une version à l'autre.
En fait, les paroles de cette valse sont souvent données comme étant dues à Andrés V. Alietti.
Cependant, le site argentin Hermano Tango donne trois textes pour cette valse :
et
Parmi ces trois textes, voici celui dû à Juan Andrés Caruso ; il a été chanté notamment par
et
Un placer
Linda mariposa
tú eres mi alegría
y tus colores de rosa
te hacen tan hermosa
que en el alma mía
tu imagen quedó.
Por eso a tu reja
hoy vengo a cantarte,
para decirte, mi diosa,
que eres muy hermosa
y no puedo olvidarte
que antes de dejarte
prefiero la muerte
que sólo con verte
es para mí un placer.
Sin tu amor ya no puedo vivr.
¡Oh! ven pronto no me hagas penar.
De tus labios yo quiero sentir
el placer que se siente al besar.
Y por eso en mi canto te ruego
que apagues el fuego
que hay dentro de mí.
Oye amada mía
tuyo es mi querer,
que tuya es el alma mía
toda mi poesía
mis alegres días,
hermosa mujer.
Sale a tu ventana
que quiero admirarte.
Sale mi rosa temprana,
hermosa galana,
que yo quiero hablarte
y quiero robarte
tu querer que es santo
porque te amo tanto
que no puedo más.
Y si el destino
de ti me separa
nunca podre ser feliz
y antes prefiero morir.
Porque tu cariño
es mi vida entera.
Tu has de ser la postrera,
la dulce compañera que ayer soñé.
Un plaisir
Joli papillon
Tu es ma joie
et tes couleurs de rose
te rendent si belle
que ton image
est restée dans mon coeur
C’est pour ça qu’à ta grille
je viens aujourd'hui te chanter,
pour te dire, ma déesse,
combien tu es belle
et que je ne peux t’oublier,
que plutôt que te quitter
je préférer mourir
que rien que de te voir
c’est pour moi un plaisir.
Je ne peux vivre sans ton amour.
Oh ! Viens vite, ne me fais pas souffrir
De tes lèvres je veux sentir
ce plaisir que donnent les baisers.
C’est pourquoi, dans mon chant, je te prie
d’éteindre le feu
qui brûle en moi.
Entends, mon aimée,
mon coeur est tien,
jusqu‘à mon âme est tienne
tous mes poèmes,
mes jours heureux,
belle femme.
Viens à ta fenêtre
que je puisse t’admirer.
Viens ma rose précoce,
belle élégante,
Je veux te parler
et je veux te voler
ton coeur qui est saint ;
car je t'aime au point
de n’en plus pouvoir.
Et si le destin
me sépare de toi
je ne pourrai jamais être heureux ;
je préfère alors mourir.
Car ton amour
est toute ma vie.
Tu dois être la dernière,
la douce compagne dont j’ai rêvé hier.
Écoutons la version chantée par Carlos
Lafuente dans l’enregistrement de Ciriaco
Ortiz avec la Orquesta Típica Los Provincianos (= Orquesta Típica Victor) en 1933.
Rencontre :
Les expressions utilisées dans ce texte rappellent certains poèmes d’amour français de la Renaissance, tels Belle qui tiens ma vie, paroles de la Pavane décrite par Thoinot Arbeau (alias Jehan Tabourot) dans son Orchésographie (1589).
On voit que l’expression amoureuse a peu varié au fil des siècles...
Belle qui tiens ma vie
Belle qui tiens ma vie
Captive dans tes yeux,
Qui m'as l'âme ravie
D'un souris gracieux,
Viens tôt me secourir
Ou me faudra mourir.
Pourquoi fuis tu
mignarde
Si je suis près de toi,
Quand tes yeux je regarde
Je me perds dedans moi
Car tes perfections
Changent mes actions.
Tes
beautés et ta grâce
Et tes divins propos.
Ont échauffé la glace
Qui me gelait les os,
Et ont rempli mon cœur
D'une amoureuse ardeur.
Mon âme soulait être
Libre de passions,
Mais amour s'est fait maître
De mes affections,
Et à mis sous sa loi
Et mon cœur et ma foi.
Approche donc ma belle
Approche toi mon bien,
Ne me sois plus rebelle
Puis que mon cœur est tien,
Pour mon mal apaiser,
Donne moi un baiser.
Je meurs mon Angelette
Je meurs en te baisant,
Ta bouche tant doucette
Va mon bien ravissant
A ce coup mes esprits
Sont tous d'amour épris.
Plutôt on verra l'Onde
Contre mont reculer
Et plutôt l'œil du monde
Cessera de brûler,
Que l'amour qui m'époint (*)
Décroisse d'un seul point.
(*) du verbe époindre : piquer, blesser, d'après le Supplément au Dictionnaire de l'Académie Française (6ème édition 1835).
En voici l'adaptation en espagnol, chantée sous le titre Amor que me cautivas :
Amor que me cautivas con tu dulce mirar.
Tus plantas bendecidas voy rendido a adorar.
Si tu amor no me das, ya muerto me verás.
Ven a mi, bella rosa, ven a mi corazón.
No seas desdeñosa, no turbes mi razón.
Dejaré de penar, si me quieres besar.
Antes verás cansadas las olas del mar,
las noches estrelladas su brillo declinar,
que de mi corazón se apague la pasión.