El Recodo
Tango
Paroles d’Armando Tagini - Musique d’Alejandro Junnissi.
Quelques enregistrements :
en 1952 :
puis
et aussi
Curieusement, on ne trouve pas d’enregistrement chanté de ce tango.
En voici néanmoins le texte et sa traduction :
El recodo
Tu ternura y mi pasión,
tu alegría y mi canción,
son capítulos de ayer.
Fue tu amor vino y miel
que bebí con fruición;
tu reír, cascabel
que alegró el corazón.
Fue tu voz "yaraví" (1)
que meció mi soñar
y tu fe prendió en mi
la ansiedad de triunfar.
Sólo al perderte aprendí
¡cuánto valía tu amor!
Y yo, que siempre reí,
supe llorar de dolor.
Fuiste un ángel, lo se.
Me inundaste de luz.
Y tus alas clavé
de mi orgullo la cruz.
Mi bien, ¿qué recodo traidor
de la senda triunfal
acechó a nuestro amor
en su trampa mortal
para cegarnos y causarnos
tanto mal?...
Mi bien, ¿qué recodo traidor
sin razón ni piedad
desvió nuestro amor
de la felicidad
que tu acunabas
y soñaba mi ansiedad?...
¡Fue mi orgullo torpe y vano!
Un recodo de espejismo
donde el sueño se estrelló
y el porvenir rodó al abismo.
A este abismo desolado
donde todo es inclemencia,
donde vivo torturado
y el frío de tu ausencia
me hiela el corazón.
Le virage
Ta tendresse et ma passion,
ta joie et ma chanson;
sont des chapitres passés.
Ton amour était vin et miel ;
je les ai bus avec délectation ;
et ton rire, une clochette
qui m’a réjoui le coeur.
Ce fut ton chant "yaraví"
qui a bercé mon rêve
et ta foi qui a allumé en moi
le désir de te conquérir...
Ce n’est qu’en te perdant que j’ai
compris
toute la valeur de ton amour !
Et moi, qui ai toujours ri,
j’ai su pleurer de douleur…
Tu as été un ange, je le sais…
Tu m’as inondé de lumière.
Et j’ai cloué tes ailes
à la croix de mon orgueil.
Mon bien, quel traître virage
de la piste du triomphe (2)
a traqué notre amour
en son piège mortel,
pour nous aveugler et nous faire
tant de mal ? ...
Mon bien, quel traître virage,
sans raison ni pitié,
a détourné notre amour
du bonheur
que tu berçais
et dont rêvait mon désir ? ...
Mon orgueil a été stupide et vain !
Un virage de l’illusion
où le rêve s’est écrasé
et l'avenir a roulé dans l'abîme…
Dans cet abîme de désolation
où tout est rigueur,
où je vis le tourment
et où le froid de ton absence
me glace le coeur.
(1) Musique et chant originaires du Pérou, qui se sont aussi développés parmi les gauchos dans la pampa argentine.
(2) Pour suivre la métaphore hippique flagrante dans ce texte, métaphore soulignée par l’illustration de couverture de la partition.
Traduction François Benoist ©
Voici la version de Di Sarli de 1941, postée par Paul Bottomer sur sa chaîne YouTube ou sur sa page Facebook, où il fait remarquer que le terme Recodo, qui peut s'appliquer à toutes sortes de courbes, se rapporte ici à la passion nationale en Argentine (thème récurrent dans le Tango) que sont les courses de chevaux, en l'occurrence au virage de la piste du champ de courses ; sur cette vidéo, il en donne une jolie illustration.
De même, la belle illustration donnée par pour la version Biagi (1952) :