Escúchame Manón / Indiferencia

     

     La musique de ce tango, d'abord intitulé Indiferencia, est de Francisco Pracánico. (On connaît aussi le tango Indiferencia de Rodolfo Biagi de 1937). 

Un premier texte écrit pour la musique de Pracánico est dû à Claudio Frollo (Carlos Attwell Ocantos).

 

Escúchame Manón

 

Cuando sepas como soy

Y comprendas la verdad,

Tu fingida indiferencia, cambiará.

Me da lástima por vos

Y por mí, más te diré:

“Aunque quieras que te deje (1),

no podré”.

Al abrigarte entre mis brazos voluptuosos

Y murmurarte las palabras del amor,

Veo en tu alma renovarse la novela

De la locuela Manón Lescaut .

 

Escúchame Manón

Y dejate querer

Aleja la tenaz preocupación

Del hombre aquel.

Que es nuestro el porvenir

Lo dice tu mirar,

¡Las esperanzas de amar

no han muerto en ti!

 

Mi constancia y mi fervor

Lucharán con tu desdén,

Y por obra del cariño,

triunfaré.

Yo te juro por mi honor

Y no en vano he de jurar,

No podrás ser nunca de otro,

Ni serás.

 

Cuando me acercas

la ondulada melenita

Y me tortura

la insistencia de tu: ¡No!,

La luz extraña

que reflejan tus pupilas

Me están diciendo, todo tu amor.

 

(1) Variante : que te olvide : Que je t'oublie

 Ecoute-moi Manon

 

Quand tu sauras comment je suis

et que tu te rendras compte de la vérité,

ton indifférence feinte, elle changera.

Je suis désolé pour toi

et pour moi, je vais encore te le dire:

"Même si tu veux que je te quitte

je ne le pourrai pas."

Quand je t’abrite dans mes bras voluptueux

et te murmure des mots d'amour,

je vois en ton âme se renouveler le roman

de la volage Manon Lescaut.

 

Écoute-moi Manon

et laisse-toi aimer

éloigne le souci tenace

de cet homme.

Que l’avenir est à nous,

ton regard le dit ;

les espoirs d'amour

ne sont pas morts en toi !

 

Ma constance et ma ferveur

combattront ton dédain,

et, par la vertu de l'amour,

je triompherai.

Je te jure sur mon honneur

et je ne dois pas le jurer en vain,

tu ne pourras jamais être à un autre,

tu ne le seras pas.

 

Quand tu approches

ta chevelure ondulée

et que me torture

l’insistance de ton "Non !",

l'étrange lumière

que reflètent tes yeux

me dit tout ton amour.

 

 

 

 

Cette version a été enregistrée en 1933 :

  • par la Orquesta Típica Víctor, avec Agustín Magaldi ("la voix sentimentale de Buenos Aires")
  • et par Francisco Lomuto, avec Fernando Díaz, que l'on écoutera ci-dessous :

 

 (vidéo avec, dans les notes, le texte et sa traduction en anglais par Paul Bottomer ©).



 

    A noter que l'on trouve déjà une allusion au roman de l'Abbé Prévost et à ses personnages - Manon Lescaut et le Chevalier Des Grieux - dans le texte de Griseta de José González Castillo - 1924.

 

 

     Pour chanter ce tango avec Osvaldo Pugliese en 1947, Roberto Chanel en a révisé le texte, comme suit :

 

Escúchame Manón

 

Cuando sepas que mi amor

está lleno de verdad
tu temor, tu indiferencia,

pasarán.
El cariño que por ti

en mi pecho se anidó,

¿No te apena

que se muera de dolor?

 

Ronda mis noches

tu ondulada melenita
y me acaricia

la dulzura de tu voz.
Mientras la luz

que se refleja en tus pupilas

me dice, es tuyo mi corazón.

 

Escúchame Manón

y déjate querer,
aleja tu tenaz preocupación,

tu padecer.
Es nuestro el porvenir,

lo veo en tu mirar,

mis esperanzas de amar

las veo en ti.

 

Vuelven mis sueños,

apareces vida mía,
y me reprocha

la tristeza de tu voz.
Siento en mi alma

la tortura de los celos

y sufre mucho

mi corazón.

Ecoute-moi Manon

 

Quand tu sauras que mon amour

est parfaitement sincère

ta peur, ton indifférence,

passeront.

L’affection pour toi

qui est logée dans mon cœur,

N’as-tu pas honte

qu’elle se meurt de douleur?

 

Elle entoure mes nuits

ta chevelure ondulée

elle me caresse

la douceur de ta voix.

Cependant que la lumière

qui se reflète dans tes yeux

me dit qu’il est à toi mon coeur.

 

Écoute-moi, Manon,

et laisse-toi aimer,

éloigne ton souci tenace,

ta souffrance.

Il est à nous l’avenir,

je le vois dans ton regard,

mes espoirs d'amour

je les vois en toi.

 

Ils reviennent mes rêves,

tu apparais, ma vie,

et la tristesse de ta voix

me fait reproche.

Je sens en mon âme

le tourment de la jalousie

et il a très mal

mon cœur.

 

Traductions François Benoist ©

 

 

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