Cotorrita de la suerte
Tango de 1927
Paroles de José Pedro de Grandis - Musique d’Alfredo De Franco ("El Matrero" et "El Zurdito").
Quelques enregistrements :
En 1927 :
Entre 1936 et 1939 :
En 1945 :
Image extraite du film "La Calesita", de Hugo del Carril (1963)
(Voir, dans le film, la scène de l'organillero de 43:00 à 45:42)
Cotorrita de la
suerte
¡Cómo tose la obrerita por las noches!
Tose y sufre por el cruel presentimiento
de su vida que se extingue y el tormento
no abandona a su tierno corazón.
La obrerita juguetona, pizpireta,
la que diera a su casita la alegría,
la que vive largas horas de agonía
porque sabe que a su mal no hay salvación.
Pasa un hombre (1) quien pregona:
"¡Cotorrita de la suerte!
Augura la vida o muerte.
¿Quieren la suerte probar?"
La obrerita se resiste
por la duda temerosa,
y un papel de color rosa
la cotorra va a sacar.
Al leerlo su mirada se animaba
y temblando ante la dicha prometida
tan alegre leyó: un novio, larga vida...
Y un sollozo en su garganta reprimió.
Desde entonces deslizáronse sus días
esperando al bien amado ansiosamente
y la tarde en que moría, tristemente,
preguntó a su mamita:
¿No llegó?
La perruche de la chance
Comme elle tousse la nuit la petite ouvrière !
Elle tousse et souffre du cruel pressentiment
que sa vie s’éteint et le tourment
ne quitte pas son cœur tendre.
La petite ouvrière joueuse, coquette,
elle qui a donné la joie à sa maisonnée,
elle qui vit de longues heures d'agonie
parce qu’elle sait que il n'y a pas de remède à son mal.
Passe un homme qui annonce :
"La perruche de la chance !
Elle prédit la vie ou la mort.
Voulez-vous tenter votre chance ?"
La petite ouvrière hésite
- le doute la rend craintive -
et c’est un papier rose
que la perruche va tirer.
Et, comme elle le lisait, son regard s’illuminait
et, tremblant devant le bonheur promis,
fort joyeuse, elle a lu : un amoureux, une longue vie ...
Elle a réprimé un sanglot au fond de sa gorge.
Et depuis, ses jours se sont écoulés
dans l’attente impatiente du bien-aimé
et le soir où elle est morte, tristement,
elle a demandé à sa petite maman :
"Il n’est pas venu ?"
Traduction François Benoist ©
(1) Un organillero : la figure archétypale de l’organillero a été reprise dans bien des textes de tangos et de poèmes d'auteurs argentins. Ainsi, parmi les plus célèbres, on peut mentionner :
et
Voici la version de Cotorrita de la suerte enregistrée par Carlos Gardel en 1927 :
puis celle enregistrée par Troilo-Marino en 1945 :